d'autres souvenirs douloureux

Date: 24/03/2016 | Par: Marny

bonjour,
Je suis "tombée" sur ce site par pur hasard, et pourtant malgré toutes ces années passées, les mauvais souvenirs sont encore là. Je suis restée à l'Enfant Roi (quel beau nom pourtant), de 10 à 11 ans. c'était en 1956-1957. Il y a eu quelques bons moments heureusement, mais il me reste le souvenir de ces siestes sur des transats, ou il ne fallait pas bouger, sinon les claques pleuvaient facilement et elles étaient fréquentes. Certaines monitrices pendant les promenades prenaient des branches d'arbre de noisetier je pense, les dénudaient et nous cinglaient avec, nous laissant de vilains sillons rouges sur les jambes en plus de la douleur.
Je me souviens particulièrement de l'une d'elle,
Marie Thérèse. Elle avait une particularité pour nous punir. J'en garde un souvenir très douloureux : elle nous pinçait fortement la joue et la tournait et cela faisait énormément mal Je ne l'aimait pas et pourtant je me suis efforcée malgré mon jeune âge à devenir une de ses "chouchoutes" afin que punition s'il y avait, soit atténuée.
Un autre souvenir, mais il y en a tant à raconter, que parfois, ils sortent un peu en vrac, nous étions dans un bâtiment éloigné du château, pour certaines qui mouillaient leur lit, la punition était très humiliante, il leur fallait porter sous le bras leurs draps salis devant toutes leurs petites copines.
J'avais refusé de manger une purée de pois cassés, j'y ai été obligée, et bien sûr j'ai vomi, claque et sortie de table violente. Je reconnais que à notre âge nous n'étions pas de petites filles parfaites, parfois pas trop sages, trop remuantes, mais nous étions vivantes et parfois trop gaies ce qui devait leur déplaire.
Nous écrivions une fois par semaine, je crois, à nos parents, sur de petites cartes mais au crayon à papier, car il ne fallait absolument pas se plaindre, tout devait être parfait.
Les colis que nous envoyaient parents restaient bloqués au château, et la fille du directeur, choisissait parmi nous une petite pour passer la journée avec elle, c'est ainsi que par l'une d'elle j'ai appris que le colis que m'avait envoyé mes parents pour mon anniversaire y était, alors que je croyais qu'ils m'avaient oublié.
Tous les mois nous passions une visite médicale avec le médecin, une femme, dont j'ai vu par la suite son nom dans un journal, pour mauvais traitement, à ce moment nous pensions que notre poids était décisif pour notre retour, et nous nous bourrions de pain pensant peser plus lourd.
Je n'avais pas vu mes parents depuis un an, je m'ennuyais et un jour lors d'une promenade, avec une amie nous sommes parties toutes les deux, pensant faire du stop pour rentrer à Paris (avec nos petites tabliers bleu/blanc nous ne pouvions aller bien loin)
Nous nous sommes enfuies vers la petite Chapelle Notre Dame de Socorri. Bien sûr nous avons été retrouvées et je me souviens qu'au retour, la punition a été sévère et douloureuse
Mais nous avions gagné. Nous étions renvoyées.
Avant notre retour, nous avons été isolées au lazareth, dans une petite chambre pendant près d'une semaine, sans livre sans crayon sans papier, traitement difficile pour un enfant de cet âge
Point positif il m'a été donné ainsi une résistance, une force, une envie de vivre et de l'apprécier.


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