Bonjour à toutes celles et à tous ceux qui sont passés par cet "enfer" qui apparemment n'a pas duré. Je vais avoir 70 ans et pendant longtemps j'ai essayé de faire des recherches sur mon passage à "l'enfant Roi" (cynique). Je n'arrive pas à situer la période ni la durée.
Il y a plus d'une dizaine d'années, j'avais contacté la mairie d'Hendaye pour essayer de trouver les archives.
Dans ma famille (j'ai été élevée par ma tante maternelle) on me disait que j'avais fait un an de SANA...???
L'employé de Mairie m'avait donné les coordonnées de l'assistante du Dr LABEQUE (infirmière ?) et j'avais réussi à la joindre. Entre autres questions je lui avais demandé ce que l'on m'injectait dans le ventre qui me faisait une bosse. Réponse : "c'est comme ça à l'époque que l'on soignait les anorexiques". Personne ne m'avait jamais parlé de ça, mais il est vrai qu'enfant j'étais très maigre.
Comme la plupart, je devais ré ingurgiter mon vomi, je suppose que comme moi, certains ne supportent pas que l'on force un enfant à manger.
A l'époque je faisais pipi au lit, ce qui était suivi systématiquement de la douche froide, pour moi je vois du noir et du froid du froid du froid.
J'ai eu de l'impétigo dans les oreilles, cela me démangeait terriblement et je me souviens que je me grattais avec le crayon d'ardoise. Ce souvenir qui vient de revenir à la lecture des messages me laisse penser que je devais avoir entre 5 et 6 ans au moins, donc mon séjour devrait être entre 54 et 56.
A l'époque je vivais à Toulouse. Lorsque je suis rentrée j'ai raconté ce que j'avais subi mais personne ne me croyait jusqu'au jour où sur le journal "LA DEPECHE DU MIDI" (édition bleue de l'après-midi, la rouge était le matin) en première page figurait l'arrestation de la Directrice de l'ENFANT ROI. Je n'habite plus Toulouse depuis longtemps et les archives de LA DEPECHE DU MIDI ne sont accessibles que sur place.
J'avais souhaité contacter J. PRADEL, je n'ai pas eu de réponse, non pas pour me plaindre, mais pour témoigner des souffrances que l'on peut infliger à un enfant et qui ont des conséquences tant sur le manque de confiance en soi, que sur les troubles psychosomatiques qui en découlent.
Le fait d'avoir trouvé ce site me libère comme la plupart d'entre vous. On garde cette souffrance en soi et on n'ose pas raconter de peur de ne pas être crue. Je n'en ai jamais parlé à mes enfants.
Je remercie Christophe de son initiative, même si au départ, je suppose qu'il ne pensait pas découvrir autant d'horreurs.
A tout hasard si quelqu'un connaît le moyen de recherches dans les archives de LA DEPECHE, je vous remercie de m'aider. Je n'ai pas accès aux réseaux sociaux et je m'y refuse.
J'ai pensé contacter Olivier DELACROIX, qui a fait de magnifiques reportages sur les souffrances à la télévision, et qui est désormais sur Europe 1.
J'ai beaucoup lu également M. Boris CYRULNIK en particulier "Un merveilleux malheur" fabuleux témoignage de résilience.
Je renouvelle mes remerciements à Christophe pour m'avoir permis cette page "libératoire".