Re: aérium hélio marin de Biarritz "Bilkua"

Date: 13/06/2020 | Par: Evelyne Rolando

aerium hélio marin de Biarrits Bilkua 13/06/2020
Bonjour,
en faisant des recherches sur l'aérium Bilkua je suis tombée sur l'ensemble de ces messages; et je partage mes souvenirs de cette période. Pour Marie-France BORNE, j'ai séjourné un peu avant vous à Bilkua.
J'ai séjourné à l'aérium marin Bilkua de début octobre 1962 à début février 1963, 4 mois en tout alors que je devais séjourner trois mois au départ. Et si le séjour était prolongé, on n'avait droit à aucune explication. Simplement, votre nom n'était pas cité parmi les noms des enfants à qui on annonçait qu'ils rentraient chez eux et vous deviez attendre qu'on vous appelle un mois plus tard. J'ai beaucoup de souvenirs (j'avais 7 ans au début de mon séjour). Je ne pense pas que le personnel était méchant par nature; je pense qu'à l'époque, les méthodes d'"élevage" des enfants étaient très différentes d'aujourd'hui (Tant mieux pour les enfants d'aujourd'hui.).
En vrac, parmi mes souvenirs: il y avait seulement deux niveaux de classe: les petits et les grands. Dans le premier niveau, où je me suis retrouvée au début, on empilait des cubes. Dans le deuxième niveau, on faisait un peu de français de temps en temps, me semble-t-il et le deuxième niveau nous donnait droit au catéchisme (sans que l'avis des parents ne soit demandé). Au réfectoire, si on refusait de manger quelque chose, on vous le présentait à tous les repas suivants. Je refusais de manger les betteraves rouges. J'en ai trouvé à chaque repas devant mon assiette. Heureusement, une des dames qui servaient à table me donnait ensuite en cachette une autre entrée. Elle s'appelait Isabelle et je lui voue une reconnaissance éternelle. Encore aujourd'hui, je ne peux pas voir de betteraves rouges sans être dégoûtée... Il y avait aussi l'humiliante présentation de sa culotte. Tous en rond, on devait baisser sa culotte pour que la lingère (?) voie si elle était suffisamment propre pour qu'on la garde un ou deux jours de plus ou s'il fallait la faire changer. Et si on avait besoin de la changer trop souvent, c'était la honte publique (avec des remarques!!) On n'avait droit à aucun livre! Sieste obligatoire chaque après-midi sur des couchettes de type militaire dans un espace vitré. Pour dormir, sans doute pour respecter la pudeur, dans le dortoir des filles (celui des garçons était un étage plus haut), on dormait dans un lit entouré sur quatre côtés de rideaux blancs (on y entrait par l'avant en faisant coulisser le rideau . Comique (quand j'y repense mais pas quand je devais le faire): la "lettre" aux parents qu'on recopiait sagement au tableau...on écrivait tous les mêmes phrases sur le même modèle de carte postale . En revanche il y avait des moments agréables: les promenades le long de l'océan chaque jour, sauf quand il pleuvait. Le goûter dans le pré derrière l'aérium, avec un grand verre de lait chaud même si on n'a jamais eu le droit d'utiliser le portique.. Ce qui était surtout positif, dans mon souvenir, c'était l'entente entre les enfants. Au réfectoire, garçons et filles étaient mélangés. Et on riait beaucoup. J'ajoute que j'ai toujours gardé le petit (minuscule plutôt) album photo qu'on remettait à chaque enfant qui rentrait chez lui. J'espère que ces quelques souvenirs vous permettront de vous rappeler des moments de votre propre séjour.

Nouvel avis