Mon séjour à Bordaberry 1948-1949

Date: 27/04/2022 | Par: Dany

Mon séjour en "colo" à Bordaberry
Après la guerre, mes parents tenaient un commerce à Rueil-Malmaison. Ils ne prenaient pas de vacances. Sur l'idée géniale (sic!) d'une cliente, dans le but de me faire respirer le bon air de la campagne, maman se laissa convaincre de m'envoyer en colonie de vacances . Celles ci étaient organisées par le service social de la ville ou la Croix Rouge je ne m'en souviens plus, ainsi que du mode de transport pour se rendre si loin de chez moi près d'Hendaye.
J'étais une toute petite fille, fille unique choyée par ma famille . J'avais 7 ou 8 ans et qu'elle ne fut pas ma déconvenue lorsque l'on nous retira de nos valises tous les produits d'hygiène et petits objets autres que les vêtements. Nous avons troqué nos vêtements contre un maillot de bain qui fût l'uniforme pendant tout le séjour. Étonnement de petite fille gâtée, aussi quand pour la toilette je me retrouvais avec un dentifrice solide (moins cher à l'époque) que le tube que maman avait glissé dans ma valise !
(Finalement, très bien, la redistribution et le partage si ce n'était pas pour mettre dans la poche des moniteurs ?...)
Je n'ai personnellement subi aucun sévice sinon la peur et la tristesse de voir des petites filles traverser le dortoir avec les draps souillés sur la tête et les cris et injures d'une monitrice qui appelait une petite fille " Bécassine".
J'étais très sage, je me souviens des longues siestes, j'avais envie de faire pipi mais il ne fallait pas bouger. Il me semble que nous étions sous des arbres(des marronniers ?) Une gentille monitrice m'avait appris à faire des petits jouets avec des marrons....
Un mauvais souvenir, une odeur qui me poursuit encore ...l'odeur écoeurante que j'appelle toujours : l'odeur des "boulettes de Bordaberry"
Quand je la ressens aujourd'hui, c'est devant un mauvais restaurant de kebab avec les effluves de la cuisson de la graisse d'un vieux mouton .....
J'aime la bonne cuisine, ne suis pas difficile, mais ne mange jamais de boulettes de viande.
Sinon, je ne me souviens pas d'avoir été forcée de manger ces boulettes.....
Le bord de mer: l'escalade des rochers et une glissade qui m'a rapporté une entaille sur le genou et qui est toujours visible sous la forme d'un petit trait blanc...
Quand j'ai retrouvé maman, j'avais le visage abîmé par l'impétigo, pas étonnant : nous étions toutes lavées avec le même gant de toilette !!
Elle m'a prise dans ses bras et m'a dit : jamais plus je ne t'enverrai dans une colonie de vacances !

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